L’ARGILE
Le mot argile désigne deux notions dans le langage des géologues et géotechniciens.
Une particule extrêmement fine inférieure à 2 micromètres de diamètre et ce, quelle que soit sa nature minéralogique, ayant de fortes affinité avec l’eau.
Un minéral de la famille des silicates, plus précisément des phyllosilicates qui se caractérisent par la superposition de feuillets classés en trois grandes familles selon l’épaisseur les molécules et éléments chimiques constitutifs et enfin la distance inter feuillets. Cet espace entre les feuillets peut accueillir de l’eau et des ions conférant aux argiles leurs propriétés de dilatation et rétractation.
Les argiles donnent aux sols dans lesquels elles sont présentes, des propriétés particulières (plasticité) qui sont dues à leur très petite taille et leur structure en feuillets.
UTILISATION DE L’ARGILE
On peut ainsi faire des tuiles et briques, des céramiques en jouant sur sa capacité de modelage lorsque mélangé à l’eau. Sa capacité d’absorption est utilisée pour la réalisation des cosmétiques et de médicaments (Smectite du Smecta).
Cependant ces qualités peuvent se révéler dans certains cas être des défauts très graves. Cette capacité de se rétracter en période de sécheresse et de gonfler en présence d’eau nuit à la stabilité des constructions.
RETRAIT – GONFLEMENT
Ce phénomène est directement lié aux conditions météorologiques.
Les argiles ont la propriété de varier de volume sous déséquilibre hydrique; elles diminuent de volume quand elles perdent de l’eau, certaines argiles – les argiles gonflantes – augmentent de volume quand elles absorbent de l’eau. En période de sécheresse, les argiles vont perdre de l’eau par évaporation et évapotranspiration, leur teneur en eau va s’éloigner de la teneur en eau de saturation et se rapprocher de leur limite de retrait, il y a retrait qui se traduit par un tassement du sol, ce tassement est rarement homogène. En climat tempéré comme le notre, ce phénomène n’affecte qu’une tranche très superficielle des sols, par contre en période de fort déséquilibre hydrique – périodes reconnues en état de catastrophe sécheresse – la dessiccation progresse en profondeur et peut affecter les sols supports des fondations des constructions.
Ces tassements différentiels du sol d’assise se traduisent alors par des défauts de portance localisés en certains secteurs des fondations, particulièrement aux angles des habitations, générant des déformations et des redistributions de contraintes qui peuvent conduire à la déstructuration de la maçonnerie qui se traduit par une fissuration au niveau des joints de celle-ci, donnant cette forme typique dite « en escalier » à la fissure. Une argile déshydratée lors d’une période de sécheresse va, si elle est gonflante, augmenter de volume quand elle se réhydratera, cela se traduit par la fermeture des fissures apparues lors de la période de sécheresse, phénomène souvent décrit comme une respiration des fissures. Si les déplacements sont empêchés – fissures rebouchées, fondations reprises en sous œuvre… – le gonflement va se traduire par une pression de soulèvement, également destructeur s’il est différentiel.